splendeur. grandeur. hauteur. autour de soi.
fragile. fragile. et solide à la fois

mercredi

j'étais juste assez lucide pour penser que si je tombais, ma tête se fracasserait sur chaque marche.
puis je me suis imaginé en bas de l'escalier, avec des p'tits bouts de mes pensées qui coulent sur la rampe.
et après, j'ai pris la ferme décision d'acheter du sable pour mettre sur la glace et de rajouter ''café'' à ma liste d'épicerie

lundi

voilà que ça me prend, alors que j'en suis au point mort, totalement épuisée.
un goût un peu amer, un peu fauve, et je me frotterais comme on se frotterait sur un tapis, encore et encore jusqu'à l'irritation finale, la peau qui craque et qui fend.
et puis, je m'en fouterais si ça se ferait salement. j'ai juste envie, maintenant et puis c'est pas toi, je le vois très bien que c'est pas toi.
idiote. idiote...

c'est pas facile de dire les choses comme elle se présente. c'est secret, ça fait partie des trucs qui ne franchissent pas la limite raisonnable de la parole.
je suis brulée.

je pense à quelqu'un de vieux et ça s'en va. ça s'en va.

mardi

parfois, elle ouvre les yeux si grand que j'ai peur qu'elle engloutisse l'univers.
sauf que c'est pas une vraie peur.

lundi

je suis si fatiguée.
mais quand tu es grand, il faut que tu plies le linge, encore et encore, parce que les mottons de tissus dans le fond des tiroirs, pffft! ça fait tellement immature.

parfois, je prend ma couverture et je me couche tout près de la sécheuse. la chaleur et le chucotement répété qui s'en dégage, c'est si bon, si bon que je ferme les yeux et que pendant une seconde je deviens petite fille et j'oublie que j'aurai une brassée à plier.
mais au bout d'un morceau d'éternité, le buzzer, encore plus agressif que celui du réveille-matin, me sort de moi-même et je plie et je plie et je rage et je plie.

mais qu'est-ce que je fous.? j'ai encore tellement besoin d'une maman.

je ferai comme une fille qui se défend,
une fille qui perd son sang.

j'ai un verre tout plein de whisky et je sais que je serais ivre à rien.
tiens, foutu dans l'évier. mon grand frère me gronderait. on ne gaspille pas les bonnes choses que la vie nous donne.

heureusement (ou pas) je suis parfaitement capable, sans ça, de me mettre en petit rond, minuscule épingle, le temps d'un instant, et... mon dieu, je larme!
et voilà, c'est partout, j'éclate de rire dans mes larmes et ça éclabousse, c'est partout, vraiment, j'le jure.
c'est pas juste. ce soir là il sentait ce que ça sent quand on ferme les yeux et qu'on frisonne.

tous les états me frôlent. je pense à toi, qui aurait pu déchoir dans un petit bout de papier mouchoir. tristement, je trouve facile de me convaincre que c'aurait été pour le mieux. et je larme de plus belle.

j'étais assise au centre d'un tas de détritus et j'ai pensé:

je vais vomir.

non. pas tant que ça mais presque.

d'accord. j'avais dis que non. j'avais juré que rien de rien me ferait changé d'idée. et puis voilà, finalement je suis aussi maléable que de la pâte à modeler sucrée. je change d'idée à cause d'un regard bien placé, tu me tiens à bout de doigts et je vais flancher, je vais flancher. je flanche.
dans ces moments je torture.
et puis elle est si belle, que pourquoi pas.

c'est si facile de donner naissance à la beauté du monde.

samedi

Quand il dort, je veille longtemps, interroge la nuit, ne comprend pas le piège-rêve que je poursuis encore, et pourtant, parfois, quand je me lève sans bruit et m'examine nue dans la glace, me trouve si belle, inconnue, qui sans lui, n'aurait jamais existé, me découvre autre que je me connaissais, alors je ne sais plus rien. Et même si je crois ne plus le désirer parce que l'ennui, le temps et ne rien foutre nous désagrègent tous les deux, dissolvent très bien ce qui nous réunissait, pourtant nous avions cru à, pourtant..naivement. pourtant c'est dans ces moments-là, aussi, quand il n'y a plus d'orage folle entre nous deux, c'est dans ces moments que je sens, touche presque du doigt une sorte de vérité, plus profonde et forte que le désir immédiat de peau sur la peau. après tout peut-on appeller amour la pulsion génitale?

Tandis que là, ce serait un sentiment plus fort, plus pur, débarrasé de l'instinct et donc bien plus réel. j'en suis tout à fait sûre, je m'en convaincs facilement.. Et pourtant, sans comprendre comment, je ne peux lui dire, parler devient impossible, non, je ne peux pas. Et je ferme les yeux, ne sens plus rien, simplement j'entends la magie se dissoudre et alors je voudrais crier comme un enfant dans un cauchemar.

je suis un peu ambiguë comme personne, et puis, on sait jamais. peut-être que demain, j'aurai les yeux bleus.

et juste le temps de se retourner, on se rend compte que les cicatrices peuvent pâlir, pâlir, disparaître. j'ai aucune trace de toi sur moi. c'est oui, je l'avoue, oui, abominable.

Mère: une déguisement de plus! Mais le costume craque de partout et sous le maquillage, la vraie peau respire.